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Médecine et Laboratoires : Dealers d'overdose ?


Il me semble important d'attirer l'attention sur deux phénomènes très courants, devenus presque la norme dans le milieu médical aujourd'hui, j'ai nommé : la déviance et l'excès.

Prescrire des médicaments est devenu un acte banal aux yeux du plus grand nombre. Médecins comme patients s'y abandonnent dans un geste semblant être à présent anodin, mais qui ne l'est absolument pas, et qui ne devrait jamais l'être, en particulier lorsqu'il est question de médicaments de synthèse (soit 99 % de ce que nous appelons en fait « médicaments » ?).

Il convient en effet de ne pas oublier que :

  1. une molécule de synthèse n'est pas une molécule naturelle (d'où la longue liste d'effets secondaires)

  2. une molécule de synthèse, aussi efficace soit-elle, et aussi bluffante semble-t-elle par ses effets, n'en reste pas moins une substance qui circulera dans le sang et qui atteindra donc tout l'organisme sans exception, et non la seule cible espérée. L'effet qui fonctionnera sur la partie visée ne sera pas sans créer des interférences avec le fonctionnement de toutes les autres cellules saines du corps qui devront sans cesse se ré-équilibrer et éliminer l'effet.

  3. une molécule de synthèse devrait donc être (sauf réelle urgence) employée en dernier recours et, si tel est le cas, elle devrait alors être administrée avec la plus faible dose offrant l'effet recherché (comme indiqué dans nombre de notices d'utilisation).

​Le problème est que nous vivons une ère médicale où la démarche totalement inverse est devenue "la norme médicale".

Mieux que du blabla, je vais vous donner un exemple concret, tout récent, et qui devrait (je le souhaite) vous permettre de mieux vous interroger sur la fiabilité et/ou le danger de vos éventuelles prescriptions médicales actuelles ou, au moins, ne plus vous les faire accepter aussi aveuglément.

Ceci est valable et observable extrêmement fréquemment pour la médecine humaine comme animale.

Cet exemple met en avant le cas réel de madame J. et du docteur X. (pour respecter leur anonymat...) J. se rend chez le Dr X. car, bien que pas si âgée que cela, elle commence à avoir des fuites urinaires. Premier diagnostique effectué et premier traitement donné qui s'avéreront finalement erronés, mais là n'est pas l'important, même s'il convient de souligner que nombre de médecins agissent parfois par tâtonnement et à l'aveugle, ce qui ne les empêche pas de déjà prescrire aveuglément, par définition. Mais passons, car ce qui devient intéressant dans la démarche médicale d'aujourd'hui va se produire une fois le bon diagnostique effectué. En effet, il semble que J. souffre d'une défaillance de tonus au niveau des sphincters. Un médicament existe pour cela, reconnu comme très efficace, bien que la cause exacte de ce mal plus ou moins courant soit inconnue ; chose avouée à la fois par le docteur X. et par la littérature médicale. Cependant, voilà : une prescription est néanmoins donnée. Ce sera des comprimés de 50 mg de chlorydrate d'éphédrine. Direction la pharmacie pour obtenir la petite boîte salvatrice de comprimés. Premier regard sur le petit texte au dos : « le chloryhdrate d'éphédrine peut être toxique s'il est ingéré (hein ?). L'ingestion peut être mortelle en particulier chez les enfants (re-hein ?) ». Tout un programme...

Bref, d'entrée, J. est rappelée à une certaine réalité : nombre de ce que nous appelons aveuglément "médicaments" ne devraient sans doute pas porter ce nom, somme toute très trompeur sur ce que nous faisons et ce que nous acceptons d'ingérer sans trop nous interroger ni poser plus de questions. Sans doute devrions-nous plutôt nommer cela comme le font nos semblables anglo-saxons : DRUGS. Et sans doute devrions-nous donc intituler nos pharmacies comme ils le font : DRUG STORES.

Car, oui, ce que nous appelons innocemment "médicament" répond également assez bien à la définition du mot : drogue.

Le trio médecin, pharmarcie et laboratoires pharmaceutiques ne seraient-il donc pas aujourd'hui plus proches de la définition de « drug dealers » (dealers de drogues) ? Non. Les prescriptions médicales sont là pour les distinguer sur la forme, sur le fond, en contenu et en qualité par rapport au premier vendeur de drogues venu nuisant à la santé et pouvant mener à la mort. Nous ne pouvons donc pas franchir ce pas. Continuons cependant notre histoire de J. et du docteur X. La dose prescrite par le docteur X. est la suivante : 1 comprimé par jour de 50 mg. Celui-ci est sécable afin d'être ingéré en deux fois, donc 1/2 comprimé avant le premier repas de la journée, et 1/2 comprimé avant le dernier repas de la journée. S'agissant d'une dégénérescence aux causes inconnues, la durée du traitement indiqué sera... à vie. Un peu inquiète, et ayant vu qu'il s'agissait d'un dérivé synthétique d'éphédrine, J. retourne voir le docteur X. car elle souhaite lui demander s'il n'y aura pas de conséquences à moyen ou à long terme sur sa santé, surtout à la lecture des effets secondaires possibles : « Effets cardiovasculaires tels que tachycardie, fibrillation auriculaire, stimulation de l'activité cardiaque et vasoconstriction. Stimulation du système nerveux central pouvant provoquer insomnie, excitation, anxiété et tremblements musculaires. Mydriase. Cystite. Broncho-dilatation et diminution de la sécrétion de mucus dans les membranes muqueuses respiratoires. Réduction de la motilité et du tonus de la paroi intestinale. En raison de la nature même de l'éphédrine, les effets mentionnés peuvent se produire aux doses thérapeutiques recommandées, l'anxiété et les problèmes cardiovasculaires étant les plus susceptibles de survenir. »

Elle ne parviendra pas à voir le docteur X. en personne, mais la secrétaire médicale sera néanmoins allée lui demander, et la réponse rassurante est arrivée : non, aucun risque d'effets sur la durée. Étrange. Cette certitude un peu expéditive n'aura pas rassuré pour autant notre chère madame J. Alors J. décide de faire confiance à son docteur, et elle prend la posologie indiquée par ce dernier. Et, en effet, ce médicament aura fonctionné immédiatement. Dès le premier jour, plus aucune fuite urinaire. Super, se dit-elle. Mais son esprit, à chaque prise de ce médicament, ne cesse de se demander au fil des semaines et des mois qui passent si elle ne risque vraiment rien à ingérer ce chlorhydrate d'éphédrine chaque jour. Comment se pourrait-il qu'une telle substance plus ou moins toxique selon la dose, et ayant autant d'effets secondaires possibles, ne puisse avoir aucun effet sur sa santé à moyen ou à long terme ? Une petite voix surgit dans son esprit et s'interroge : et si je n'avais pas besoin d'une telle dose ? C'est vrai après tout. Une dose a été décidée par le docteur X. simplement en lui demandant son poids. Est-ce vraiment le poids qui peut déterminer la dose dont ELLE a besoin pour SON problème de santé ? Et si elle ingérait donc une dose trop forte pour SON besoin à ELLE ? J. se penche à nouveau et plus en détail sur la notice de ce médicament et elle voit une mention qui lui fait froid dans le dos : "La dose doit être ajustée de façon à trouver la plus faible dose efficace."

Mais, se dit-elle très justement, ... mon médecin n'a jamais recherché cette dose ! Ce médicament ne semble pourtant rien avoir d'anodin au regard de son contenu comme de ses instructions ou effets secondaires en cas de surdosage !

Cette fois-ci, J. ne retournera pas voir le docteur X. afin d'obtenir une nouvelle réponse expéditive se voulant rassurante. Elle se décide à ne prendre qu'un demi comprimé par jour, et non les deux. Résultat : toujours pas de fuites urinaires. Une semaine passe ainsi avec ce nouveau dosage, puis deux et... toujours rien. Tout va bien. Interloquée de s'apercevoir qu'elle prenait visiblement 2 fois la dose nécessaire de chlorydrate d'éphédrine, elle n'en reste pas là, et elle tente de couper son demi-comprimé journalier... encore en deux, puis encore en deux, et ainsi de suite. Résultat : identique ! Toujours aucun retour de ses fuites urinaires. Elle n'a pourtant aucun doute que le médicament lui est néanmoins toujours bien utile, car avec un oubli de ce dernier durant plusieurs jours, comme cela lui est déjà arrivé, le symptôme réapparaît.

Cela dit, le constat est sans appel : elle en est à avoir divisé la dose prescrite par 12 et cela fonctionne. Peut-être peut-elle donc même continuer à diminuer la dose ! ... Voilà où en est J. aujourd'hui.

Son médecin lui aura donc prescrit une dose au moins 12 fois supérieure à ce qui était nécessaire !

Indignée, J. cherche à comprendre comment cela a pu être possible. Elle en veut terriblement au docteur X. de cette légèreté de comportement et de prescription, mais elle y reconnaîtra finalement là une habitude qu'elle pourrait retrouver chez la quasi-totalité des médecins qu'elle connaît, car... qui d'entre eux cherche véritablement la dose efficace la plus faible avec chacun de leurs patients ? Serait-ce ainsi qu'ils sont formés en faculté de médecine ? ... jusqu'à avoir une confiance aveugle, eux aussi, envers ces "médicaments" sans plus s'interroger désormais ? J. reprend la notice d'utilisation ; elle s'informe sur ce médicament et, finalement, elle constate que la responsabilité de cette négligence est partagée à la fois entre son médecin et le laboratoire pharmaceutique concerné.

En effet, sur la notice, il est bien précisé par le laboratoire à l'intention du médecin prescripteur :

"Une dose de départ de X mg de chlorhydrate d'éphédrine par kg de masse corporelle par jour, divisée en deux doses, est conseillée." Le docteur X. a donc bien respecté la dose de départ qui était conseillée. Son tort principal sera de ne pas avoir cherché à réduire la dose ensuite. Il se sera juste satisfait d'apprendre que la dose fonctionne. Mais le fait est que cette dose de départ se trouve être d'emblée une dose très forte pouvant être au moins douze fois supérieure à la nécessité, pour cet ennui de santé plus ou moins courant.

Serait-ce volontaire de la part de ces laboratoires pharmaceutiques ? Y aurait-il une volonté de vendre 12 fois la dose connue comme ne présentant pas trop de risques d'effets secondaires ? Ce serait assurément mieux que de vendre 12 fois moins comme dose de départ... se dirait tout bon commercial. J. s'interroge.

Elle fait un rapide calcul dans sa tête, car la boîte de comprimés prescrite contient 100 comprimés, pour un coût d'environ 50 €. Elle pouvait donc tenir 100 jours avec cette boite avant de devoir en racheter. Aujourd'hui, étant parvenue à identifier que 12 fois moins de comprimés suffisent, elle peut tenir 1200 jours, donc plus de trois années avec une seule boîte... et peut-être même plus longtemps. Si elle ne s'était pas interrogée, elle aurait donc dû acheter 12 boîtes et dépenser environ 600 € sur cette même période de 1200 jours, alors que son besoin réel est visiblement 12 fois moindre. A-t-elle tort désormais de se demander si la médecine actuelle et les laboratoires pharmaceutiques ne devraient pas être considérés comme des dealers légaux d'overdose (volontaires ou non) ? N'a-t-elle pas raison de s'inquiéter à présent à l'idée de ces millions de patients qui acceptent aveuglément une prise de "médicaments" sans plus s'interroger sur ce qu'ils en viennent à ingérer ?

Cet article, issu d'une histoire malheureusement vraie, et certainement extrêmement courante aujourd'hui, n'a pas pour but de condamner le Docteur X., mais avant tout de faire réfléchir à la situation de la médecine actuelle qui doit assurément se remettre en question sur sa manière d'agir.

PRIMUM NON NOCERE. D'abord, ne pas nuire. Hippocrate.

C.C. ATMAN

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